Optimiser sa déduction fiscale avec le PER

Optimiser sa déduction fiscale avec le PER

 

Devenu le seul dispositif dédié à l’épargne retraite ouvert aux souscriptions nouvelles, le PER ménage, comme le PERP et les contrats Madelin avant lui, de belles marges de déductibilité. 

Le plan d’épargne retraite (PER) rentre dans la catégorie des produits de placement dits à «carotte fiscale». Les sommes que vous y versez sont déductibles de vos revenus imposables (c’est en tout cas l’option par défaut).

A la fois plus souple que les contrats en rentes – PERP, régimes Préfon, Madelin, plans d’entreprise de type article 83 – auxquels il se substitue et toujours aussi alléchant sur le plan fiscal, le PER (plan d’épargne retraite) a toutes les raisons de creuser sa place dans la panoplie de l’épargne longue des épargnants, soucieux, le moment venu, de compléter une retraite qui s’annonce chaque année plus maigre.

Mais aussi substantielle soit-elle, l’économie d’impôt que génère le PER exige d’être soupesée à l’aune du fonctionnement global de ce dispositif retraite. Il convient de se rappeler qu’il s’agit d’un placement non liquide et imposable en phase de dénouement.

Bien que monétisable à terme (on peut toucher au choix un capital ou une rente), le PER reste par essence un produit « tunnel » bloqué jusqu’à la prise de la retraite, uniquement récupérable avant terme en cas d’accident de la vie (décès du conjoint, invalidité, liquidation judiciaire, etc.) ou d’achat de sa résidence principale (totalité du capital retiré et imposé dans ce cas).

Le régime de déductibilité que ménage ce plan, d’autant plus attractif qu’il échappe au plafonnement des niches fiscales, doit donc être perçu comme la contrepartie de ce caractère contraignant et quelques repères s’imposent pour bien en mesurer l’impact.

Enfin, il est à noter que l’économie d’impôt que génère le PER vaut en priorité pour les personnes imposées à un TMI de 30 % ou plus. Et, barème progressif oblige, il est judicieux d’effectuer des calculs préalables afin de déterminer le montant optimal à verser pour ‘écrêter’ au maximum ce qui entre dans les tranches les plus élevées de son imposition.

Quels sont les plafonds de déduction ? Où les trouver et comment ne pas les perdre ? Années antérieures, plafonds du conjoint… le calcul n’est pas si évident !

 

Plafonds de déduction 

Le cas des salariés

Si vous êtes salarié, vos cotisations sur votre PER sont déductibles à hauteur de 10% de vos revenus d’activité professionnelle de l’année N-1 eux-mêmes plafonnés à 8 fois le Pass (plafond annuel de la Sécurité sociale) de l’année n-1. En 2021, cela correspond à un maximum de 32.909 euros, un plancher de 4.114 euros étant prévu pour les faibles revenus.

Attention, il ne s’agit pas du net imposable à déclarer que vous trouvez sur votre fiche de paie de décembre, mais de vos revenus nets de frais professionnels, c’est-à-dire après la déduction forfaitaire pour frais professionnels de 10 % ou, le cas échéant, après la déduction des frais réels, montant que vous trouvez sur votre avis d’imposition.

 

Le cas des TNS

Les travailleurs non salariés qui souscrivent un PER peuvent déduire à titre personnel les primes qu’ils versent de leur revenu global. Comme pour les anciens contrats Madelin, les TNS ont également la possibilité d’opter pour une déduction assise sur leur revenu professionnel (article 154 du CGI), dans la limite de 10 % du bénéfice (BIC, BNC, …) imposable de l’année, lui-même plafonné à 8 fois le Pass de l’année (32.909 euros en 2021).

Dans ce cas, les indépendants dont le bénéfice dépasse un Pass profitent d’une majoration de déduction équivalant à 15 % de la fraction de ce même bénéfice comprise entre 1 et 8 Pass. En clair, cela signifie qu’ils peuvent déduire cette année jusqu’à 76.102 euros (32.909 € +43.193 €) au titre de leur épargne retraite.

Il faut déduire de ces enveloppes les cotisations retraite résultant d’autres dispositifs dont le contribuable a éventuellement bénéficié tels l’abondement employeur versé sur un plan d’épargne salariale, des cotisations de retraite supplémentaire obligatoires, ou des primes alimentant un contrat Madelin pour les indépendants.

 

Optimiser ses plafonds des années antérieures 

Comme le PERP avant lui, le PER offre par ailleurs un appréciable bonus : les plafonds annuels de déductibilité non consommés sont valables trois ans.

Vous pouvez donc utiliser le reliquat des plafonds annuels non utilisés des trois dernières années : 2018, 2019 et 2020 (calculés respectivement sur les revenus des années 2017, 2018 et 2019).

Ces plafonds sont indiqués à la fin de votre avis d’imposition 2021 (sur les revenus de 2020). Vous trouverez le total des plafonds sous la dénomination «Plafond pour les cotisations versées en 2021». Vous pouvez utiliser ce plafond en totalité ou seulement partiellement.

Si vous n’avez jamais versé de cotisation sur un PER ou ses anciennes versions (Perp, Madelin ou Préfon), ce plafond sera forcément conséquent. 

De façon générale, il convient d’effectuer une vérification des plafonds tous les ans à l’aide de votre avis d’imposition afin d’optimiser le montant que vous pouvez investir sur votre PER.

 

Mutualisation avec les plafonds du conjoint 

Les plafonds de déduction des cotisations sur les PER sont mutualisables avec ceux de votre conjoint (et non pas avec ceux des enfants ou d’une autre personne à charge du foyer fiscal).

Même si les plafonds sont individualisés, vous pouvez imputer vos cotisations sur les plafonds non utilisés de votre conjoint. Une stratégie intéressante pour optimiser cette déduction fiscale.

Pour mutualiser les plafonds, rien de plus simple : il vous suffira de cocher la case 6QR intitulée «Vous souhaitez bénéficier du plafond de votre conjoint» quand vous recevrez votre prochaine déclaration de revenus en avril/mai prochain.

 

Attention : une sortie fiscalisée 

En phase de dénouement, si l’on opte pour une sortie en capital en une seule fois ou programmée dans le temps (pour générer des revenus réguliers), l’épargne constituée sera soumise au barème de l’impôt sur le revenu (IR) hors plus-values. Celles-ci sont taxées au PFU (prélèvement forfaitaire unique) de 30 % (dont 17,2 % de prélèvements sociaux pris uniquement à la sortie).

Si on préfère toucher une rente viagère, elle sera fiscalisée sur la base du régime des pensions de retraite, mais les prélèvements sociaux seront dus uniquement sur une assiette réduite selon l’âge du rentier au moment de cette transformation (40 % entre 60 et 69 ans et 30 % au-delà).

La donation-partage, un outil fiscal et patrimonial à ne pas négliger

La donation-partage, un outil fiscal et patrimonial à ne pas négliger

 

 

La donation-partage permet d’organiser, de son vivant, le partage de ses biens. Elle peut être consentie au profit de ses enfants mais aussi de ses petits-enfants dans le cadre d’une donation-partage transgénérationnelle.

 

Qu’est-ce que la donation-partage ?

 

La donation-partage consiste à transmettre et à répartir, de son vivant, tout ou partie de ses biens. Elle diffère donc du testament dont les dispositions ne prennent effet qu’au décès de l’intéressé. Il s’agit donc d’une donation doublée d’un partage, lequel ne pourra pas être remis en question à l’ouverture de la succession du donateur.

Elle permet à ses bénéficiaires de percevoir immédiatement un patrimoine (même si les donateurs peuvent conserver l’usage des biens en s’en réservant l’usufruit par exemple). Le recours au notaire est obligatoire puisque la donation-partage doit être établie par acte notarié.

 

Quels sont les avantages d’une donation-partage ?

 

Les donations, au sens large, présentent de nombreux avantages fiscaux.

Aujourd’hui, les abattements applicables aux donations se renouvellent tous les 15 ans (100 000 € par enfant et par donateur ). Par ailleurs, les biens sont évalués au jour de la donation et non au jour du décès.

Enfin et surtout, la donation- partage, à la différence des donations classiques ou des dons manuels, préserve l’entente familiale en présence de plusieurs enfants.

 

 

Qui peut bénéficier de la donation-partage ?

 

La donation – partage n’est plus réservée aux seuls enfants. Une personne sans enfant peut, par exemple, anticiper la transmission de ses biens au profit de ses héritiers présomptifs (héritiers qui ont vocation à recueillir sa succession) : en fonction de sa situation il pourra s’agir de son père, de sa mère ou encore de ses frères et sœurs.

 

 

En quoi consiste la donation-partage transgénérationnelle ?

 

Il est possible de réaliser une donation-partage au profit de descendants de générations différentes et d’associer ainsi enfants et petits-enfants. On parle de donation-partage transgénérationnelle. Pour ce faire, il est nécessaire de recueillir l’accord de tous les bénéficiaires.

Cette donation-partage présente des avantages fiscaux non négligeables. Elle donne droit pour chaque petit-enfant (majeur ou mineur émancipé) à un abattement spécifique de 31 865 € par grand-parent, renouvelable tous les 15 ans.

Au-delà de cette somme, des droits doivent être versés au Trésor Public. Leur montant est calculé en proportion du montant donné. Ce pourcentage varie de 5 à 45 %. Ils sont calculés de la même façon que les droits de succession.

Par exemple, si des grands-parents ont trois petits-enfants, ils peuvent leur donner, sans payer de droits de donation, jusqu’à 189 370 € :

  • pour le grand-père : 31 865 € x 3 petits-enfants = 95 595 €;
  • pour la grand-mère : 31 865 € x 3 petits-enfants = 95 595 €.

Cet abattement de 31 865 € est cumulable avec celui prévu en faveur des personnes handicapées et avec celui prévu en cas de donation de sommes d’argent lorsque le donateur est âgé de moins de 80 ans. Il s’applique également aux donations faites aux arrière-petits-enfants lorsque ces derniers viennent en représentation de leur parent prédécédé.

Quelle plus-value immobilière allez-vous payer en cas de vente ?

Quelle plus-value immobilière allez-vous payer en cas de vente ?

 

Le marché immobilier connait depuis quelques années une ascension fulgurante. La Covid-19 a poussé les épargnants à arbitrer leur patrimoine vers d’autres actifs : financiers, résidence secondaire, maisons, etc.

La plus-value immobilière est un élément à prendre en compte dans la somme que vous allez percevoir à la fin.

Dans cet article nous traiterons uniquement de la plus-value en direct par un particulier (pour une société le schéma est un peu plus technique).

 

La plus-value en bref : comment la calculer ?

 

La plus-value immobilière sera taxable en cas de vente, apport, échange ou partage. Cela exclut de facto les donations et successions (ce qui peut être une stratégie pour purger ses plus-values).

Dans certains cas, la plus-value immobilière ne sera pas imposable :

 

  • La résidence principale : l’administration fiscale vérifiera bien entendu qu’il s’agit bien de votre lieu de vie habituel, réception des courriers, centre d’intérêt, etc.

 

  • Pour un montant de cession inférieur à 15 000€, par exemple un garage ou parking.

 

  • Les non-résidents ayant la nationalité d’un pays de l’Union Européenne.

 

  • Les cessions réalisées pour réaliser un logement social (sous conditions).

 

  • Un cas assez peu connu et pourtant très fréquent : lorsque vous cédez un bien autre que votre résidence principale pour acheter la résidence principale dans les 24 mois. Cette exonération est pratique si votre premier achat était une résidence secondaire ou un investissement locatif.

 

D’autres exonérations existent : titulaire d’une pension de vieillesse, droit de surélévation, etc.

 

 

Pour une calculer la plus-value, la formule est assez simple sur le papier :

 

Prix de cession – Prix d’acquisition

 

 

La stratégie d’optimisation de la plus-value est de diminuer au maximum le prix de cession et augmenter au maximum le prix d’acquisition.

 

  • Le prix de cession correspond au prix auquel vous vendez le bien majoré des indemnités et charges perçues par le vendeur (clause d’indexation, indemnité d’éviction payée par l’acquéreur, etc.). Les frais payés par le vendeur doivent être déduits du prix : rémunération agent immobilier, diagnostics, honoraires architecte, mainlevée hypothèque, etc.

 

  • Le prix d’acquisition est le prix auquel le vendeur avait acheté le bien. Le prix est majoré des frais d’acquisition (hors intérêts d’emprunt), frais de Notaire, charges payées à l’acquisition travaux, … Si le bien a été perçu par donation ou succession, il faut prendre en compte le prix indiqué dans l’acte.

 

En lieu et place des travaux, il est possible d’appliquer un forfait de 15% si vous détenez le bien depuis plus de 5 ans. A défaut, pour tous les travaux déduits, il faut justifier des dépenses effectuées et du bon paiement par le cédant.

Attention, les simples dépenses locatives et d’entretien ne sont pas à prendre en compte, puisque ce sont des charges locatives.  De la même manière, toutes les dépenses déjà déduites de votre impôt sur le revenu (par exemple déficit foncier) ne pourront pas majorer le prix d’acquisition.

 

Pour les frais d’acquisition, vous pouvez appliquer directement un forfait de 7,5% au lieu des frais de Notaire réellement payés.

 

Dans la pratique, le calcul entre les forfaits applicables et les frais réellement payés est à réaliser systématiquement.

 

Les abattements et le taux d’imposition à appliquer

 

La plus-value calculée va être imposée à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

A partir de 5 années de détention, un abattement pour durée de détention va s’appliquer :

 

  • Pour l’impôt sur le revenu : Entre la 6eme année (incluse) et la 21 ème (incluse), il faut appliquer 6% par an. La 22ème année, un abattement de 4% est appliqué. Au-delà de 22 années de détention, la plus-value est exonérée d’impôt sur le revenu.
  • Pour les prélèvements sociaux : Entre 6 et 21 années (incluses), il faut appliquer 1,65% par an. La 22ème année, il faut appliquer 1,60%. Entre la 23ème année (incluse) et la 30ème, il faut appliquer 9% par an. Au-delà de 30 années de détention, les prélèvements sociaux ne s’appliquent plus sur la plus-value.

 

Une fois le calcul effectué, il faut appliquer le taux d’imposition de 19% pour l’impôt sur le revenu et 17,2% pour les prélèvements sociaux (taux en vigueur en 2021).

 

Par ailleurs, si votre plus-value est supérieure à 50 000€, vous devez payer une surtaxe correspondant à un barème progressif (la plus-value est celle après abattement) :

 


De 50 001 à 60 000 €
2 % PV – (60 000 – PV) x 1/20
De 60 001 à 100 000 € 2 % PV
De 100 001 à 110 000 € 3 % PV – (110 000 – PV) x 1/10
De 110 001 à 150 000 € 3 % PV
De 150 001 à 160 000 € 4 % PV – (160 000 – PV) x 15/100
De 160 001 à 200 000 € 4 % PV
De 200 001 à 210 000 € 5 % PV – (210 000 – PV) x 20/100
De 210 001 à 250 000 € 5 % PV
De 250 001 à 260 000 € 6 % PV – (260 000 – PV) x 25/100
Supérieur à 260 000 € 6 % PV

Source : BOFIP

 

Un exemple ?

 

Un bien est acheté 300 000€ en 2012 et a nécessité 20 000€ de travaux qui n’ont pas été déduits de l’impôt sur le revenu. Les frais d’acquisition étaient de 30 000€.

Le bien est vendu en 2021 pour 650 000€ incluant 20 000€ de frais d’agence à la charge du vendeur.

 

 

Prix de cession

 

 

Prix d’acquisition

 

Prix de vente hors honoraires = 630 000€

 

Honoraires = 20 000€

 

 

 

Prix d’acquisition = 300 000€

 

Frais d’acquisition = 7,5% soit 22 500€ ou 30 000€ pour les frais réellement payés. Il vaut mieux retenir les frais réellement payés.

 

Travaux = 15% soit 45 000€ ou 20 000€ pour les travaux réellement payés. Le forfait est plus avantageux.

 

Le calcul le plus avantageux pour le vendeur est donc :

 

(650 000 – 20 000) – (300 000 + 30 000 + 45 000) = 255 000€

 

Le bien est détenu depuis plus de 9 années.

 

Pour l’impôt sur le revenu :

 

Application d’un abattement de 6% pour les années 6 à 9 soit 24%.

La plus-value imposable est de 255 000 – (255 000 x 24%) = 193 800€ imposés à 19%.

L’impôt dû est donc de 36 822€.

 

Pour les prélèvements sociaux :

Application d’un abattement de 1,65% pour les années 6 à 9 soit 6,6%.

La plus-value imposable est de 255 000 – (255 000 x 6,6%) = 238 170€ à 17,2%.

L’impôt dû est donc de 40 965€.

 

Pour la surtaxe (plus-value supérieure à 50 000€) :

 

La plus-value après abattement est de 193 800€.

D’après la formule donnée précédemment il faut appliquer 4% soit 7752€ .

 

 

Au total, la plus-value est imposée à hauteur de 85 539€.

Point Marchés – Juin 2021

Point Marchés – Juin 2021

Le marché continue sa marche en avant en mai, même si la dynamique semble s’essouffler. Les marchés sont tiraillés entre d’un côté la réouverture des économies, les bonnes nouvelles économiques et de l’autre côté une potentielle «surchauffe». Les banquiers centraux continuent d’adopter un discours rassurant en dépit de la montée de l’inflation. Cependant, des pics de volatilité durant le mois témoignent de la fébrilité des investisseurs.

 

 

 

 

  • Une reprise encore plus forteque prévu
  • Un discours toujours très accommodant de la BCE et de la FED
  • La campagne de vaccination s’accélère en Europe
 

 

  • La baisse du rythme de vaccination aux US et dans les pays émergents
  • L’inflation atteint 4,2% aux US
  • Une dégradation de la situation sanitaire dans certains pays émergents

 

 

PRINCIPALES CLASSES D’ACTIFS PERFORMANCES DU MOIS VOLATILITE (3 ans)
Actions France Grandes Cap. 2,9% 23,2%
Actions Zone Euro Grandes Cap. 2,6% 23,1%
Actions Zone Euro Petites Cap. 2,0% 20,8%
Actions Zone Euro Moyennes Cap. 1,7% 22,2%
Actions Marchés Emergents 0,2% 18,0%
Obligations EUR Emprunts Privés – 0,2% 4,3%
Obligations Marchés Emergents – 0,2% 8,1%
Obligations EUR Long Terme – 0,2% 11,2%
Actions Etats-Unis Gdes Cap. Mixte – 0,9% 18,6%

 

Ces performances tiennent compte de l’effet de change (l’EUR/USD monte de +1.7% sur le mois)

 

L’ALLOCATION TACTIQUE

ACTIONS : le vent d’optimisme continue de souffler

Après une première quinzaine hésitante, les marchés finissent le mois sur une note positive. Les espoirs liés aux réouvertures l’emportent sur les incertitudes qui persistent autour de la nature conjoncturelle ou durable de l’inflation. Les actions européennes surperforment de +3.5% leurs homologues américaines (+2.6% vs -0.9%). La performance des places émergentes reste en demi-teinte (+0.2%).
En Europe, la rotation «value» (titres décotés, délaissés par le marché) versus «croissance» (sociétés dont la croissance des bénéfices est supérieure à celle du marché) se poursuit, ramenant l’écart de performance à +2% sur le mois (au profit du value). Outre-Atlantique, la tendance est freinée par la détente du 10 ans américain. A l’intérieur du «value», on constatera tout de même une inflexion vers les défensives (télécoms (+1.14%) alors que les cycliques subissent de légères prises de bénéfices (-0.61% sur les matériaux et +0.81% sur les industrielles). Néanmoins, ces dernières restent en tête de la course depuis le début de l’année. Renversement de tendance ? ou changement transitoire ? Enfin, après 4 mois de surperformance, les petites capitalisations européennes (+1.1%) semblent perdre du
terrain face aux grandes capitalisations (+1.64%).

 

OBLIGATIONS : Même discours … effets différents

Inflation, phénomène durable ou transitoire ? Le débat fait rage. La réponse n’est pas la même des deux côtés de l’Atlantique. En Europe, les taux souverains continuent de monter, malgré les discours rassurants des banquiers centraux et la contraction du PIB européen au 1er semestre. Le Bund Allemand s’était tendu à -0.1% (au plus haut de son territoire négatif) le 18 mai, avant de se stabiliser à -0.19% en fin de mois. En France, l’OAT 10 ans semble durablement installée en territoire positif et finit le mois à 0.159%. Les taux périphériques (dont l’Italie et le Portugal) finissent également en hausse. Outre Atlantique, le 10 ans américain fait écho aux chiffres économiques moins positifs que prévus, et recule de -0,016% pour s’établir à 1.58% en fin de mois. Sur les obligations d’entreprises, les spreads (prime liée au risque de crédit des entreprises) étant déjà à des plus bas historiques, il n’y a pas eu de mouvements notables. Seul un léger écartement des spreads (+6 bps) a été constaté sur le segment du «Haut Rendement» (sociétés dont le profil de crédit est de moindre qualité).

 

MATIERES PREMIERES : un mois en or

L’or dépasse le seuil symbolique des $1900 l’once et établit une performance très satisfaisante sur le mois (+8,06%). Les investisseurs favorisent le métal précieux comme valeur refuge au vu de la remontée de l’inflation. Bien que les marchés actions continuent sur leur lancée, le métal jaune reste un investissement attractif et profite d’une détente des taux réels à long terme. De la même manière, l’argent poursuit son rebond (+8,79%). Les prix du pétrole continuent de grimper, malgré un potentiel retour de l’offre iranienne qui devrait proposer un stock supplémentaire d’un million de barils par jour sur les marchés. Ce mois-ci, les cours ont été chahutés par la cyber-attaque du réseau oléoduc Colonial Pipeline aux US, qui a dû interrompre son activité. Le prix de l’or noir est finalement poussé par les annonces de l’OPEP, plus optimiste encore sur l’état de la demande dans la deuxième partie de l’année. Ainsi, le baril de brut américain (WTI) termine le mois à +5,48% et s’établit à 66,7$ le baril. Le Brent dépasse la barre des 70$ le baril (+3,99%). Enfin, les cours du cuivre et du nickel poursuivent leur ascension (respectivement +5,04% et +3,43%). Le zinc progresse de +5,20%.

Macro-économie

LES INDICATEURS AVANCÉS

Zone Mois en cours 3 mois Tendance Commentaires

                     Etats-Unis

 

 

Confiance des entreprises (PMI)

 

 

La confiance des entreprises est soutenue
principalement par la hausse de l’activité
commerciale et l’amélioration du marché de
l’emploi.

 

 

Confiance des consommateurs

 

Les craintes sur l’inflation et le marché de
l’emploi subsistent.

                     Europe

 

 

Confiance des entreprises (PMI)


 

 

Le secteur manufacturier atteint un nouveau
sommet. Le secteur des services profite d’une
hausse significative de la demande.

 

 

Confiance des consommateurs


 

En nette hausse et dépasse les niveaux précrise,
les consommateurs profitent du contexte
de réouverture.

               Pays émergents

 

 

Confiance des entreprises (PMI)


 

Les émergents sont fortement impactés par le
covid. Le Brésil voit son activité commerciale se
détériorer.

 

La reprise économique est plus forte qu’attendue. Aux US, les indicateurs avancés témoignent d’une amélioration significative du secteur manufacturier. Le rebond économique s’accompagne d’une augmentation de la production et d’une accélération encore plus importante des commandes d’entreprises. De la même manière, le secteur des services enregistre une hausse record de l’activité commerciale en mai. Ainsi, la reprise de la production a été la plus rapide jamais enregistrée. Elle s’accélère pour le cinquième mois consécutif. Les entreprises ont profité d’une réouverture progressive de l’économie, qui a permis de proposer une plus grande gamme de services aux clients. Enfin, les besoins croissants des entreprises ont favorisé le marché de l’emploi (les demandes d’allocations chômage ont décru). En Europe, l’indice manufacturier de la zone euro atteint un nouveau sommet en mai (au-dessus de la barre des 50, qui délimite la contraction de l’expansion, pour un 11ème mois consécutif). Malgré tout, les délais de livraison records sur le mois ont engendré un renforcement de la hausse des prix. L’Europe commence à connaître une réelle augmentation de la demande. Les pays émergents sont en recul sur le mois. La zone des émergents subit une nouvelle vague épidémique, tandis que les campagnes de vaccination stagnent. En Chine, les indicateurs témoignent d’un ralentissement global de l’activité, avec une baisse des ventes au détail après un fort rebond post crise.

 

Préconisations

 

Général :

Positif : rebond macro-économique fort, taux à 0%, soutiens monétaires et budgétaires.

        Négatifs : consensus fort, valorisations très élevées, inquiétudes sur l’inflation et forte spéculation dans le marché. 

        CONCLUSION : prises de profits à la hausse mais resté globalement investi.

 

 

Actions :  

 

Obligations souveraines : 
  • Préférence pour l’Europe et l’Asie.

  • Diversification autour de :

  • Value/cycliques même si une pause est attendue à court terme.
  • Santé et digital pour se positionner sur les gagnants de demain.
  • Environnement (plans de relance).
  • Petites capitalisations.
  • Pays développés -> rester à l’écart.
  • Pays émergents : rendements attractifs mais le segment est plus fragile que celui des pays développés donc risqué en temps de crise.
 

 

Obligations entreprises : 

 

 

Matières premières :
  • Les primes de crédit redeviennent trop faibles pour compenser le risque.

  • Tensions géopolitiques + Coronavirus + Taux de rendement réels négatifs = environnement favorable à l’or.
  • Les plans de relance massifs sont positifs pour l’or.
  • Globalement la reprise est positive pour l’ensemble des matières premières.

À SURVEILLER

Inflation
Faut-il s’inquiéter de la flambée du prix des matières premières ?

Vaccin
Un confinement est-il possible ? Cette possibilité n’est pas prise en compte par les marchés.

Valorisation des marchés
Toutes les métriques traditionnelles soulignent une valorisation très élevée des marchés. Est-ce tenable ?

Ce document est exclusivement réservé à la clientèle de Wagram Patrimoine. Il ne constitue en aucun cas un conseil d’achat ou de vente. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Il n’existe pas d’actif garanti.

Comment optimiser son taux d’endettement face au resserrage des crédits ?

L’octroi de crédits immobiliers est devenu plus difficile depuis début 2020 après les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Il était de plus en plus difficile de déroger au fameux taux d’endettement de 33% sauf de rares exceptions.

De la même manière, le HCSF a préconisé une durée maximale de 25 ans pour les crédits contre 30 ans auparavant, ce qui a de facto exclu de nombreux ménages.

Le Ministre de l’Economie Bruno Le Maire a demandé en décembre 2020 un assouplissement pour relancer l’activité immobilière en passant notamment le taux d’endettement à 35%, en allongeant la durée à 27 ans lorsqu’il y a un différé et en augmentant le pourcentage de dérogations accordées.

Le HCSF s’est cependant prononcé le 15 juin sur la suite à donner à ces directives, qui vont entraîner un potentiel durcissement des conditions d’octroi de crédit.

Pour les épargnants, il va être nécessaire d’adapter son taux d’endettement pour poursuivre son achat immobilier.

 

Rappel sur le calcul de votre taux d’endettement

 

Pour le calcul de votre taux d’endettement il faut appliquer la formule suivante :

 

Total des revenus du ménage / Total des charges

 

Voici en bref la liste de ce qui est pris en compte (liste non exhaustive) :

 

REVENUS

 

 

CHARGES

 

 

 

Salaires

 

Rémunération du dirigeant d’entreprise (en général la banque demandera 3 années de recul)

 

Primes si récurrentes sur 3 ans

 

Loyers des biens locatifs : attention la banque va très souvent les pondérer entre 60 et 80%

 

Toute autre source de revenus récurrente qui n’a pas de caractère exceptionnel

 

 

 

Loyers si locataire

 

Crédits en cours

 

Pensions alimentaires versées

 

Pour le moment, l’impôt sur le revenu n’est pas encore pris en compte

 

Si vous financez un nouveau bien, il faut intégrer dans le taux d’endettement les crédits et revenus de ce nouveau bien.

Notons que les banques n’appliquent plus la technique dite du différentiel c’est-à-dire pour un bien locatif d’inscrire uniquement la différence entre les charges et revenus.

Concrètement : Pour un bien qui génère 500€ de loyers par mois et 600€ de mensualités de crédit.

 

 

Sans différentiel

 

Avec différentiel 

 

 

Vous déclarez 500€ x 70% = 350€ en revenus et 600€ en mensualités.

 

 

 

Vous déclarez 500€ x 70% – 600€ = 250€ en charges

 

 

Cette méthode a permis pendant des années de diminuer le taux d’endettement de manière importante.

Certaines banques l’appliquent encore mais dès septembre, il y a fort à parier que le différentiel disparaisse définitivement.

 

Le non-respect des conditions d’octroi va devenir sanctionnable

 

Le HCSF va inscrire les normes de conditions d’octroi des crédits comme juridiquement contraignantes. La portée peut sembler faible mais pour les banques, cela signifie des sanctions possibles si ces normes de sont pas respectées.

A l’heure actuelle, les recommandations du HCSF ne s’imposent juridiquement pas mais les banques commencent à les suivre de plus près.

Les conditions « en vigueur » à aujourd’hui sont les suivantes :

 

  • Pas plus de 35% d’endettement ;
  • Durée d’emprunt maximale : 25 ans (27 ans possible sur les ventes dans le neuf en incluant le différé) ;
  • Possibilité de déroger pour la banque jusqu’à 20% des dossiers.

 

Si les conditions définitives ne sont pas encore confirmées, il serait étonnant de voir le HCSF changer totalement sa feuille de route.

 

Mais alors comment optimiser son taux d’endettement pour l’adapter à ces contraintes ?

 

  • Etendre la durée de crédit lorsque cela est possible :

 

Compte tenu des taux d’intérêt qui restent très bas, la différence de coût entre 20 et 25 ans est aujourd’hui quasi anecdotique. Cela réduira drastiquement la mensualité de crédit pour vous donner plus de souplesse pour un nouvel emprunt.

 

Par ailleurs, vous pourrez toujours rembourser par anticipation votre crédit (les indemnités étant aujourd’hui très faibles), moduler à la hausse vos mensualités et diminuer la durée de crédit. Les offres de prêt prévoient facilement ces conditions à l’heure actuelle.

 

 

  • Rembourser par anticipation les crédits les plus contraignants :

 

Si vous devez rembourser par anticipation certains crédits, privilégiez les crédits personnels, souvent souscrits sur de courtes périodes et avec des conditions financières moins attractives.

 

Par ailleurs, si vous hésitez entre le remboursement par anticipation de la résidence principale et un bien locatif, le premier choix est celui du crédit de votre habitation, puisque vous ne pouvez déduire aucune charge.

 

  • Maximiser l’apport sur les frais annexes :

 

Le financement à 110% peut-il disparaître totalement ? Il est en tout cas beaucoup moins pratiqué qu’en 2018-2019. De nombreuses banques demandent aujourd’hui a minima les frais de Notaire et frais annexes (frais de crédit logement, courtage, etc.).

 

Comptez un apport de 10% environ, mais certains établissements demandent un complément.

Par ailleurs, assurez-vous de conserver une épargne liquide après l’opération, ce qui sera vérifié dans l’octroi de votre dossier.

 

 

  • Pour vos biens locatifs, demandez plusieurs évaluations :

 

Il n’est pas rare que votre loyer ne soit pas à sa juste valeur. N’hésitez pas à mettre en avant une étude locative pour votre bien afin de justifier du loyer perçu et diminuer le taux d’endettement.

 

  • Présenter un dossier de crédit synthétique et complet :

 

« La forme c’est le fonds qui remonte à la surface », Victor Hugo.

Pour que votre dossier rassure votre établissement bancaire, présentez une synthèse claire et détaillée de votre patrimoine, revenus, charges, reste à vivre, apport, etc.

Joignez des justificatifs récents pour chaque flux récurrent de votre compte. Une mensualité de crédit revolving qui apparaît sera à justifier par exemple.

Comment votre assurance-vie doit-elle s’adapter à 2021 ?

Comment votre assurance-vie doit-elle s’adapter à 2021 ?

 

Comment investir ses liquidités alors que l’épargne sans risque est perdante ? Que se passe-t-il si les marchés dévissent ? Est-ce que l’assurance-vie est encore intéressante ?
Ce sont régulièrement des questions qui reviennent pour les investisseurs.
Si de nombreux assureurs annoncent des performances passées flatteuses et s’ils ont pris le virage du digital et modernisé leur offre, les épargnants deviennent de plus en plus exigeants sur la gestion de leurs contrats.

L’assurance-vie doit se moderniser pour répondre aux attentes de l’épargnant 2021.

 

La fin du contrat dormant en fonds euros 

Les contrats ont été gérés pendant des années sur des modèles intégrant une proportion des fonds Euros plus ou moins importante selon les profils (jusqu’à 100 % pour des profils prudents !). Il n’est pas rare de voir encore des contrats à 100% fonds euros. Quand celui-ci dégageait 3% de rendement net ou plus, il n’était pas nécessaire de diversifier son épargne pour un profil prudent.

Ce n’est plus le cas à présent. Avec une moyenne de 1,2% en 2020, certains fonds ayant même rapporté moins de 0,80%, le fonds euros ne semble être qu’une réserve de trésorerie pour adapter son portefeuille.

Aujourd’hui, près de 40% des versements sont réalisés en unités de compte en moyenne en France. Ce chiffre était proche des 10% il y a une dizaine d’années. Les épargnants n’aiment plus cet actif qui présente maintenant plus d’inconvénients que d’avantages : loi Sapin 2, risque assureur, rémunération en baisse, …

Les assureurs tentent tant bien que mal de sortir progressivement de ce fonds, en proposant par exemple des boosts de rémunération si vous investissez en UC, en supprimant ou limitant purement et simplement les entrées sur le fonds euros, ou encore en proposant des fonds euros dits « dynamiques » c’est-à-dire garantis à 96% par exemple.
Ces diverses techniques de diversification, intensifiées depuis quelques années n’ont en réalité qu’un seul objectif : rediriger l’épargne vers des unités de compte. Il ne serait pas étonnant de voir de plus en plus de nouveaux contrats sans fonds euros.

 

Payer encore 3% de droits d’entrée ? Un critère rédhibitoire

Une épargne prudente atteint aujourd’hui difficilement les 2-3% de rendement nets de frais de gestion. Et pourtant, il n’est pas rare de voir des droits d’entrée dépassant largement les 1%. Nous voyons encore des droits à plus de 3-4%.

Il est bien plus intéressant de payer pour une gestion annuelle et active dans le temps que payer des droits d’entrée importants avec la promesse d’un suivi qui ne se réalisera pas.

N’oublions pas que les frais de gestion rémunèrent un conseiller sur le long terme, alors que les droits d’entrée le rémunèrent uniquement pour la vente du produit.

Par ailleurs, attention aux gestions dites « pilotées » très souvent mises en avant par les assureurs avec des frais entre 0,2% et 1%. Cette gestion reste « collective » et ne peut s’adapter aux objectifs individuels de l’épargnant.

 

Fuir les offres financières restreintes ?

Au début des années 2000, les contrats d’assurances-vie étaient structurés principalement avec une offre financière restreinte de 30-40 fonds.
Progressivement, ils se sont adaptés pour faire rentrer des fonds de grandes maisons de gestion (DNCA, Rothschild, Carmignac, etc.). Cependant les contrats restent encore majoritairement « fermés » en terme d’offre financière.
Pour s’adapter à 2021, dans ce contexte de marché cher, privilégiez une offre financière importante. Votre contrat doit comporter un nombre d’OPCVM suffisant pour s’inscrire dans une stratégie de gestion d’épargne. Plusieurs centaines d’unités de compte est le strict minimum.

Mais votre contrat doit également s’adapter aux nouvelles recherches des investisseurs :

  • La gestion passive via des trackers : en regardant les OPCVM de plus près, on se rend compte que sur la France par exemple, très rares sont les fonds qui surperforment le CAC 40 sur le long terme. N’est-il pas plus pertinent d’investir directement sur un tracker indexé directement sur l’indice français ?
  • La gestion socialement responsable : véritable phénomène de société depuis la crise sanitaire, le monde veut consommer beaucoup plus « vert ». Selon une étude Amundi, 49% des épargnants souhaitent donner du sens à leur épargne. La règlementation française commence à évoluer avec la loi Pacte puisque les contrats d’assurance-vie devront proposer un minimum d’UC vertes dans les prochaines années.
  • L’option titres vifs est-elle à terme inévitable ? Pour le moment réservée aux contrats avec un ticket d’entrée plus important, investir en titres vifs peut être une solution pour conserver des valeurs solides sur le long terme. Les assurances-vie ouvrent de plus en plus cette possibilité, en restreignant toutefois la liste des valeurs éligibles.

 

Faut-il regarder son contrat tous les jours ?

Le critère le plus important de votre allocation en 2021 est le temps. Espérer obtenir en quelques semaines ou quelques mois des performances intéressantes n’est pas raisonnable.
Une bonne gestion d’épargne se traduit aujourd’hui par de la diversification d’actifs, une approche en adéquation avec les horizons de placement de l’épargnant et un suivi régulier de sa stratégie. Quand on parle stratégie, on ne parle pas du résultat en lui-même, mais des possibilités pour l’atteindre.
Par exemple, les obligations ont été plébiscitées pendant des années pour leur faible volatilité et un rendement avoisinant les 2-3%. Mais stratégiquement, leur choix n’est plus aussi évident en 2021 avec la crainte de l’inflation et une remontée des taux d’intérêt.

Donation: liquidités, titres ou immobilier ?

Le niveau d’épargne en France est aujourd’hui particulièrement important. De nombreux épargnants se posent la question de commencer à transmettre leur patrimoine à leurs enfants, en profitant des nombreux abattements prévus par la loi.

Si le choix le plus évident semble être le don d’une somme d’argent, donner une partie de son patrimoine investi peut être une solution efficace et fiscalement attractive.

 

Donner une somme d’argent ? Oui dans une certaine mesure

 

Pour une donation de sommes d’argent, l’administration fiscale a mis en place un abattement spécial pour le don de sommes d’argent.

Ce dispositif vous permet de donner à chacun de vos descendants une somme d’argent dans la limite de 31 865€ tous les 15 ans.

Pour pouvoir s’appliquer, le donateur (celui qui donne) doit être âgé de moins de 80 ans et le donataire (celui qui reçoit) doit être âgé de plus de 18 ans.

Si les 2 conditions sont réunies, vous n’avez aucune raison de ne pas utiliser cet abattement en lieu et place de l’abattement de droit commun de 100 000€, d’autant plus que ces abattements sont cumulables.

N’oubliez pas qu’une donation sauf exception est irrévocable. Si vous donnez la totalité de votre épargne, cela pourrait vous pénaliser en cas de coups durs ou besoins de trésorerie (travaux, voiture, vacances, etc.), ce qui n’est pas le cas pour la donation d’un bien que nous évoquerons plus bas.

 

Donner de l’immobilier ou des actions ? Une opportunité pratique et fiscale

 

La donation d’un bien immobilier ou d’actions de votre compte-titres a plusieurs avantages.

D’un point de vue utile, il s’agit de la transmission d’un patrimoine que vous souhaitez conserver dans la famille ou le transmettre de manière transgénérationnelle (à vos petits-enfants).

Pour votre enfant ou petit-enfant, cela lui permet également de percevoir des revenus complémentaires, que ce soit via des loyers pour un bien immobilier ou des dividendes/intérêts pour des titres.

D’un point de vue fiscal, une donation n’est pas assimilée à une cession enclenchant la plus-value de cession.

Prenons un exemple : Vous avez acheté des actions pour 80 000€. 5 ans plus tard, ces actions sont valorisées 100 000€. Si vous les cédez pour donner les fonds, vous subissez la flat tax à 30% sur la plus-value soit 20 000€ x 30% = 6 000€.

Si vous donnez directement les actions à votre enfant, avec l’abattement de 100 000€, vous ne payez aucun impôt, puisque cela n’enclenche pas la plus-value.

Attention tout de même, la donation doit nécessairement se produire avant la cession par vos enfants si l’objectif est de vendre les titres ou l’immobilier.

Par ailleurs, cela concerne uniquement la plus-value de cession. Dans le cas d’une donation de stocks options ou d’actions gratuites, la plus-value d’attribution sera quant à elle taxée.

 

Donner ses abattements de 100 000€ en somme d’argent ? Pourquoi ?

 

L’abattement de 100 000€ s’utilise sur tout son patrimoine. Mais est-ce réellement intéressant pour une somme d’argent dans une optique d’épargne ? Un enfant qui a par exemple un projet immobilier peut avoir besoin immédiatement de cash.

Cependant dans l’hypothèse de revenus complémentaires, donner un bien immobilier est beaucoup plus opportun. En effet, pourquoi donner des liquidités qui seraient laissées inutilement sur un compte courant non rémunérateur ?

Pourquoi ne pas tout simplement donner des biens qui seront conservés voir transmis ultérieurement aux générations suivantes ?

 

Quelle stratégie efficace pour une donation ?

 

Pour apporter une synergie totale à votre transmission, cumulez les abattements dans la mesure du possible et synthétisez votre patrimoine.

La facilité conduirait à épuiser tous ses abattements en somme d’argent. Mais cela vous priverait de la capacité à transmettre les autres actifs.

Ainsi, pour une stratégie optimale, il conviendrait de :

  • Donner à hauteur de 31 865€ dans le dispositif don de somme d’argent ;
  • Optimiser ses abattements en assurance-vie.
  • Transmettre ses comptes-titres/immobilier via l’abattement de 100 000€. Si besoin n’hésitez pas à démembrer les biens.

Point Marchés – Mai 2021

Point Marchés – Mai 2021

Le 28 avril dernier, le CAC40 passait la barre des 6300 points, un niveau jamais atteint depuis l’an 2000. Les marchés globaux continuent sur leur lancée, soutenus par la réouverture des économies, l’efficacité des vaccins, et les mesures de relance toujours d’actualité. Les indicateurs macro-économiques de bonne facture accentuent ce biais haussier. Ainsi, l’appétit des investisseurs pour le risque ne faiblit pas.

 

 

  • Plus d’un milliard de doses de vaccins injectées dans le monde
  • La réouverture progressive en Europe
  • Discours toujours très accommodant des banques centrales
  • Bons résultats des entreprises au cours du T1 2020
 

  • Le variant Indien
  • Le rebond des contaminations en Amérique du Sud
  • A Taiwan, le conflit entre la Chine et les US

 

 

PRINCIPALES CLASSES D’ACTIFS PERFORMANCES DU MOIS VOLATILITE (3 ans)
Actions Zone Euro Petites Cap. 3,9% 19,9%
Actions France Grandes Cap. 3,3% 22,7%
Actions Zone Euro Moyennes Cap. 3,0% 21,0%
Actions Etats-Unis Grandes Cap. Mixtes 2,7% 18,7%
Actions Zone Eiro Grandes Cap. 2,0% 21,5%
Actions Marchés Emergents 0,0% 17,0%
Obligations EUR Emprunts Privés 0,1% 3,9%
Obligations Marchés Emergents -0,4% 8,1%
Obligations EUR Long Terme -2,3% 9,6%

 

Attention les performances des catégories tiennent compte du risque de change (performance qu’aurait obtenu un investisseur européen) et peuvent donc différer des performances des indices (S&P500, MSCI Emerging Markets…).

 

L’ALLOCATION TACTIQUE

ACTIONS : Rien ne semble perturber les marchés actions 

Les résultats satisfaisants des entreprises associés à la réouverture des économies et aux discours ultra accommodants des banques centrales permettent aux indices actions de continuer leur ascension. A la fin du mois, les actions US surperforment les actions européennes (+2,7% versus +2%), effet de change compris. Les marchés émergents bénéficient de la baisse des taux US et du dollar, mais sont impactés par le rebond des contaminations. Ainsi, les actions marchés émergents terminent le mois avec un résultat nul (+0%). Enfin, après avoir été en baisse le mois dernier, les marchés chinois se stabilisent (-1,08% sur le MSCI China).

Les valeurs dites de « croissance » (sociétés dont la croissance des bénéfices est supérieure à celle du marché) prennent le dessus sur les valeurs dites « value » (actions décotées, délaissées par le marché) après deux mois de sous performance. Les titres « croissance » sont tirés par la publication des bons résultats des GAFAM.

Ainsi, en Europe, le style croissance (+3,89%) surperforme donc le style value (+0,15%). En effet, les secteurs de la technologie (+4,52%), de la santé (+2,21%), et des biens de consommation durables (+2,44%) sont les plus performants. A l’inverse, les secteurs des financières (+0,81%), de l’énergie (-3,6%, malgré la hausse du pétrole !) et des télécoms (-0,07%) établissent les plus mauvaises performances.

Enfin, en Europe, les petites capitalisations surperforment les grandes capitalisations de l’ordre de +1,97%.

 

OBLIGATIONS : Même discours … effets différents

Malgré les inquiétudes inflationnistes, la FED et la BCE ont exprimé ce mois-ci leur volonté de maintenir le cap sur la politique monétaire. Des deux côtés de l’Atlantique, le discours reste le même. Selon Christine Lagarde, présidente de la BCE, des restrictions seraient trop prématurées dans l’état actuel de l’économie. Cependant, si le Bund Allemand 10 ans se maintient en territoire négatif (-0,21%), les autres emprunts majeurs du continent affichent des taux positifs, à l’image de l’OAT Française 10 ans à +0,15%. L’Italie, l’Espagne et la Grèce voient leur dette principale offrir également des rendements positifs en hausse. A l’inverse, le 10 ans US connaît une légère baisse ce mois-ci (-0,11%), même après l’annonce des nouveaux chiffres encourageants du marché de l’emploi.

Enfin, les primes de risque de crédit (i.e spread de crédit) se resserrent à l’instar du mois dernier, sur le segment risqué du « High Yield » (entreprises à la solvabilité médiocre mais au rendement élevé) comme sur le segment plus sécuritaire de la catégorie « investment grade ». Sur le segment du High Yield américain, nous sommes revenus sur des primes de risque de crédit au plus bas depuis 14 ans… Le risque rémunère de moins en moins sur le segment des obligations d’entreprises.

 

MATIERES PREMIERES : Les métaux en fusion 

La baisse des taux et du dollar profite au cours des métaux, à l’instar du cuivre (+11,54%), qui a dépassé ses plus hauts niveaux pour la première fois en 10 ans, soutenu par la demande chinoise. De la même manière, le nickel et le zinc enregistrent des performances notables (respectivement +9,04% et +4,05%).

Les cours du pétrole ont enregistré une forte hausse grâce notamment à la lenteur du déblocage du porte-conteneurs « evergiven » dans le canal de suez, et la baisse du dollar. De plus, le mouvement haussier est dopé par les annonces de l’OPEP+ sur une révision favorable des anticipations de la demande. Malgré tout, les cours ont subi un léger mouvement baissier au milieu du mois lié à la hausse inattendue des stocks aux US. Ainsi, le baril de brut américain (WTI) et le Brent terminent le mois en hausse respectivement de +7,3% à 64 dollars et de +4,9% à 67 dollars. 

Enfin, le cours de l’or (+3,2%) et du zinc (+4,05%) inversent la tendance du mois dernier.

Macro-économie

LES INDICATEURS AVANCÉS

Zone Mois en cours 3 mois Tendance Commentaires

                     Etats-Unis

 

 

Confiance des entreprises (PMI)


 

 

Manufacturier et les services en hausse, portés par la hausse des commandes d’entreprises et le boom sur le marché de l’emploi.

 

 

Confiance des consommateurs


 

La confiance des consommateurs est liée à l’amélioration des conditions santiaires.

                     Europe

 

 

Confiance des entreprises (PMI)


 

 

Le secteur manufacturier continue de grimper. Le secteur des services connait une hausse moins importante.

 

 

Confiance des consommateurs


 

Après des mesures de restrictions strictes, les consommateurs envisagent un retour à la normale progressif.

               Pays émergents

 

 

Confiance des entreprises (PMI)


 

LEs émergents sont encore impactés par le virus, particulièrement l’Amérique du Sud.

 

Globalement, l’activité mondiale est en hausse. Aux US, la confiance des entreprises reste solide.  La croissance des commandes d’entreprises est au plus haut depuis 11 ans et le secteur des services connaît une activité commerciale sans précédent grâce à un rebond de la demande. De plus, les bonnes nouvelles du marché de l’emploi permettent de gonfler encore l’optimisme des entreprises. En Europe, les indicateurs décrivent une forte accélération de l’activité à venir malgré un contexte sanitaire encore difficile. Les perspectives de production des entreprises sont encourageantes. Enfin, la hausse continue des prix de l’énergie pousse l’inflation en zone euro (+1,6% en avril).

Dans les pays émergents, l’activité est impactée par le rebond des contaminations, à l’instar du Brésil qui voit son indicateur manufacturier et services en baisse. Les entreprises ont réduit leur production et limité leurs achats d’intrants en avril en raison d’une nouvelle baisse des commandes. L’activité en Inde est plus résiliente face au virus, bien que le manufacturier indique la plus faible augmentation de la production depuis 8 mois. La Chine voit son activité se stabiliser après un rebond post-covid particulièrement fort. 

 

Préconisations

 

Général :

Positif : rebond macro-économique avec l’arrivée des vaccins, taux à 0% =, soutiens monétaires et budgétaires.

        Négatifs : consensus fort, valorisations élevées, inquiétudes sur l’inflation et forte spéculation dans le marché. 

        CONCLUSION : positif mais la situation est tendue. Prises de profits conseillées.

 

 

Actions :  

 

Obligations souveraines : 
  • Préférence pour l’Europe et l’Asie.

  • Diversification autour de :

  • Value/cycliques même si une pause est attendue à court terme.
  • Santé et digital pour se positionner sur les gagnants de demain.
  • Environnement (plans de relance).
  • Petites capitalisations.
  • Pays développés -> rester à l’écart.
  • Pays émergents : rendements attractifs mais le segment est plus fragile que celui des pays développés donc risqué en temps de crise.
 

 

Obligations entreprises : 

 

 

Matières premières :
  • Les primes de crédit redeviennent trop faibles pour compenser le risque.

  • Tensions géopolitiques + Coronavirus + Taux de rendement réels négatifs = environnement favorable à l’or.
  • Les plans de relance massifs sont positifs pour l’or.
  • Globalement la reprise est positive pour l’ensemble des matières premières.

À SURVEILLER

Géopolitique :

Conflit à Taiwan entre la Chine et les US : un potentiel cygne noir ?

Spéculation :

Faut-il croire Warren Buffet qui alerte sur le phénomène des « spac » (special purpose acquisition company) ?

Virus :

Le rebond du virus dans les émergents ?

Ce document est exclusivement réservé à la clientèle de Wagram Patrimoine. Il ne constitue en aucun cas un conseil d’achat ou de vente. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Il n’existe pas d’actif garanti.

Quelques thématiques d’avenir pour son épargne

Quelques thématiques d’avenir pour son épargne

 

L’épargne française accumulée ne cesse de se renforcer depuis le premier confinement de mars 2020. La baisse des dépenses et le coup d’arrêt aux activités a augmenté de manière drastique la capacité des épargnants.

Bien que, selon une étude IFOP de mars 2021, 28 % des français choisiraient de dépenser leur épargne accumulée pour acheter en priorité de l’immobilier, il reste important de conserver de l’épargne financière et de la gérer en fonction de son horizon de placement et son profil d’investisseur.  

N’oublions pas également que la baisse des rendements sans risque n’incite plus aux placements traditionnels comme le fonds euros.

Pour espérer un rendement plus important, il faut se positionner sur la dynamique à long terme des marchés actions.

La pandémie de la Covid-19 a changé les modes de consommation, incitant ainsi les épargnants à donner plus de sens à leur épargne.

Nous avons sélectionné quelques thématiques qui trouvent aujourd’hui tout leur sens dans une allocation.

 

L’innovation dans la santé 

Le secteur de la santé est sous tension depuis la pandémie de la Covid-19. Le secteur pharmaceutique reste volatil sur les marchés financiers et investir dans les biotechs et l’innovation médicale suppose une expertise poussée de la part des gérants. En effet, selon les résultats des tests de médicaments et de procédés, la valeur de la société peut être démultipliée ou diminuer de manière drastique.

Sur cette thématique, le fonds BGF World Healthscience de Blackrock tire son épingle du jeu. Le fonds investit au moins 70% de son actif dans des entreprises du secteur de la santé, des produits pharmaceutiques, de la technologie et des fournitures médicales et du développement des biotechnologies.

La cybersécurité 

Est-il réellement étonnant de mettre l’accent sur cette thématique avec un confinement mondial qui a duré pendant plus d’un an ?

L’expansion du télétravail, des méthodes de stockage via le cloud ou encore les évènements de piratage de ces dernières semaines (en France, nous pouvons citer les hôpitaux hackés, les serveurs OVH qui ont entraîné des pannes massives suite à un incendie, le piratage des sites d’éducation, etc.) incitent les épargnants à renforcer cette thématique.

L’ETF First Trust Nasdaq Cybersecurity est intéressant pour se positionner sur les valeurs américaines relatives à la cybersécurité. Mais d’autres fonds tels que ETMG Prime Cybersecurity peuvent compléter l’allocation sur ce sujet.

 

Les énergies renouvelables 

Le rejet des énergies fossiles et la prise de conscience pour l’environnement tend à favoriser les énergies alternatives. Le retour des Etats-Unis dans les Accords de Paris, la pression sur les entreprises pour respecter les critères de responsabilité environnementale et le développement de l’énergie verte sont un bon indicateur pour cette thématique ;

Le fonds Lyxor New Energy est un bon indicateur de ces performances. Il s’agit d’un tracker ou ETF (c’est-à-dire un fonds qui réplique exactement la performance sans aucune gestion), qui investit sur le secteur mondial de l’énergie alternative. +

L’indice se concentre sur les entreprises disposant de plus de 40% dans les secteurs des énergies renouvelables, l’efficience énergétique et la décentralisation de l’alimentation en énergie.

Hormis en 2018, le fonds reste positif depuis près de 8 ans et reste une valeur résiliente dans une allocation.

 

Les autres thématiques en lice ?

 

L’eau : une thématique résiliente et indispensable

La disponibilité de l’eau et la recherche d’une meilleure qualité de vie rend cette thématique incontournable pour les investisseurs. Investir dans les infrastructures de traitement de l’eau et d’approvisionnement permet aux fonds « Water » de tirer leur épingle du jeu.

Le couple rendement/risque demeure attractif pour les particuliers tout en contribuant largement à une offre plus qualitative de cette ressource.

Il n’est pas nécessaire de se limiter géographiquement, sectoriellement et en termes de taille d’entreprises. Ce secteur est une thématique globale qui répond à un besoin clé de la planète.

 

Le retour à la vie normale : un espoir commun

Il s’agit d’une thématique probablement inédite mais néanmoins souhaitée par une grande majorité (pour ne pas dire la quasi-totalité) des personnes.

L’émergence des vaccins et la visibilité sur une sortie de crise à horizon 1 an supposent une reprise économique progressive. Dans l’histoire, les périodes post-crises pandémiques sont souvent synonymes de rebonds économiques.

Les banques centrales via leurs plans de relance incitent à la consommation.

Les secteurs privilégiés sont ceux qui seront fortement plébiscités et attendus par les consommateurs tels que les compagnies aériennes, les transports, hôtels, recrutements, etc.

 

Un retour de l’inflation ?

Le vote du plan de relance de Joe Biden de 1900 milliards de dollars induit une création monétaire soutenue à terme… donnant lieu à une inflation probable dans les années à venir.

Les taux risquent de monter aussi bien pour les banques centrales que pour les particuliers, entraînant un crédit plus cher et un marché obligataire moins intéressant.

Des fonds qui tablent sur le retour de l’inflation semblent intéressantes à terme dans les allocations de portefeuille. Elles demeurent peu volatiles aujourd’hui et sont un bon matelas de sécurité en cas de retour de l’inflation.

 

« Rebuilding America » 

Dans la continuité du plan de relance voté par Joe Biden, les Etats-Unis comptent relancer les infrastructures, investir massivement dans les énergies alternatives, renouveler les infrastructures existantes, accélérer le très haut débit.

L’Europe pourrait suivre cette tendance. Si nous prenons par exemple le cas de la France, nous voyons depuis plusieurs semaines le lancement progressif de la 5G.

De manière générale, les Etats relancent massivement le secteur des infrastructures en sortie de crise, qui mobilise généralement tous les secteurs : électricité, matériaux, construction, énergies, internet, …

Je souhaite faire un cadeau à mon enfant ou petit-enfant : rappel sur la notion de présent d’usage

Je souhaite faire un cadeau à mon enfant ou petit-enfant : rappel sur la notion de présent d’usage

 

De nombreux épargnants souhaitent transmettre dès maintenant à leurs enfants une somme d’argent sans passer par la donation.

Pour rappel, la donation d’une somme d’argent peut être exonérée de droits dans la limite de 31 785€ par parent et par enfant, tous les 15 ans, grâce à une simple déclaration de don manuel.

Au-delà, peut se poser la question de transmettre en utilisant l’abattement successoral de 100 000€ par enfant tous les 15 ans.

Mais lorsque la somme représente un montant raisonnable et représentatif d’un « cadeau », nous ne parlons pas de donation mais de présent d’usage, qui n’est pas imposable et n’a pas besoin d’être déclaré. Cette notion, très débattue en doctrine et jurisprudence mérité d’être régulièrement éclaircie pour éviter tout risque de requalification.

 

Une notion qui existe civilement…

 

La loi n’ignore pas cette notion, du moins au niveau civil.

L’article 852 du Code civil dispose que « Les frais de nourriture, d’entretien, d’éducation, d’apprentissage, les frais ordinaires d’équipement, ceux de noces et les présents d’usage ne doivent pas être rapportés, sauf volonté contraire du disposant.

Le caractère de présent d’usage s’apprécie à la date où il est consenti et compte tenu de la fortune du disposant. »

Concrètement, un présent d’usage sera hors succession. Nous pouvons néanmoins craindre une remise en cause du présent s’il excède une part trop importante du patrimoine du donneur.

 

…et tolérée fiscalement

D’un point de vue fiscal, la question n’est pas tranchée définitivement.

La doctrine de l’administration fiscale a admis la notion de présent d’usage et la non application des droits de mutation de l’article 784 du Code général des impôts.

En 1988, la Cour de cassation a statué en définissant le présent d’usage. Il s’agit d’un « cadeau fait à l’occasion de certains évènements, conformément à un usage, et n’excédant pas une certaine valeur ».

 

 

Les critères d’admission du présent d’usage

 

La Cour de cassation pose plusieurs caractéristiques d’admission de la notion de présent d’usage :

 

  • A l’occasion de certains évènements : Il n’y a pas de définition précise du type d’évènements, hormis que cela doit être fait « conformément à un usage ». Cela englobe donc un anniversaire, Noël, mariage, naissance, concours de fin d’étude, etc.

Attention tout de même, le cadeau doit être fait pour une occasion en particulier. On peut légitimement se poser la question s’il se répète dans le temps (par exemple : effectuer un présent d’usage tous les anniversaires pourrait être requalifié au-delà d’un certain montant).

 

  • N’excédant pas une certaine valeur : C’est un élément un peu plus complexe et discutable. La Cour de cassation ne renvoie même pas à la fortune du disposant, mais à la valeur du cadeau. La jurisprudence en général admet une valeur comprise entre 2 et 2,5% du patrimoine du donateur. Cependant, une réponse ministérielle du 31/12/2019 rappelle que l’appréciation du seuil du présent d’usage est à la main des tribunaux.

 

  • Un cadeau : La Cour de cassation tout comme le Code civil ne donnent pas la nature du cadeau effectué. Cela peut donc soit être une somme d’argent (le plus courant) soit un cadeau en nature directement.

 

 

Attention à la contestation fiscale… et successorale

 

Les critères très vagues de cette notion de présent d’usage pourraient conduire l’administration fiscale à durcir sa position dans les années à venir, même si à l’heure actuelle, il y a une volonté de renforcer la transmission familiale.

Cependant, au moment du décès du disposant, l’appréciation exagérée du présent d’usage peut amener à une contestation des héritiers réservataires.

Par analogie, le disposant pourrait avoir intérêt à requalifier le présent d’usage en donation pour soulever l’ingratitude (cause de révocation d’une donation par exemple pour inexécution des charges).

 

 

Avant de réaliser un présent d’usage, il est nécessaire pour un disposant d’avoir une vision claire de son patrimoine total et d’évaluer précisément la valeur du bien donné. Par précaution, un cadeau de quelques milliers d’euros sera admis, mais des interrogations complémentaires se posent au-delà.