Comment votre assurance-vie doit-elle s’adapter à 2021 ?
Comment investir ses liquidités alors que l’épargne sans risque est perdante ? Que se passe-t-il si les marchés dévissent ? Est-ce que l’assurance-vie est encore intéressante ?
Ce sont régulièrement des questions qui reviennent pour les investisseurs.
Si de nombreux assureurs annoncent des performances passées flatteuses et s’ils ont pris le virage du digital et modernisé leur offre, les épargnants deviennent de plus en plus exigeants sur la gestion de leurs contrats.
L’assurance-vie doit se moderniser pour répondre aux attentes de l’épargnant 2021.
La fin du contrat dormant en fonds euros
Les contrats ont été gérés pendant des années sur des modèles intégrant une proportion des fonds Euros plus ou moins importante selon les profils (jusqu’à 100 % pour des profils prudents !). Il n’est pas rare de voir encore des contrats à 100% fonds euros. Quand celui-ci dégageait 3% de rendement net ou plus, il n’était pas nécessaire de diversifier son épargne pour un profil prudent.
Ce n’est plus le cas à présent. Avec une moyenne de 1,2% en 2020, certains fonds ayant même rapporté moins de 0,80%, le fonds euros ne semble être qu’une réserve de trésorerie pour adapter son portefeuille.
Aujourd’hui, près de 40% des versements sont réalisés en unités de compte en moyenne en France. Ce chiffre était proche des 10% il y a une dizaine d’années. Les épargnants n’aiment plus cet actif qui présente maintenant plus d’inconvénients que d’avantages : loi Sapin 2, risque assureur, rémunération en baisse, …
Les assureurs tentent tant bien que mal de sortir progressivement de ce fonds, en proposant par exemple des boosts de rémunération si vous investissez en UC, en supprimant ou limitant purement et simplement les entrées sur le fonds euros, ou encore en proposant des fonds euros dits « dynamiques » c’est-à-dire garantis à 96% par exemple.
Ces diverses techniques de diversification, intensifiées depuis quelques années n’ont en réalité qu’un seul objectif : rediriger l’épargne vers des unités de compte. Il ne serait pas étonnant de voir de plus en plus de nouveaux contrats sans fonds euros.
Payer encore 3% de droits d’entrée ? Un critère rédhibitoire
Une épargne prudente atteint aujourd’hui difficilement les 2-3% de rendement nets de frais de gestion. Et pourtant, il n’est pas rare de voir des droits d’entrée dépassant largement les 1%. Nous voyons encore des droits à plus de 3-4%.
Il est bien plus intéressant de payer pour une gestion annuelle et active dans le temps que payer des droits d’entrée importants avec la promesse d’un suivi qui ne se réalisera pas.
N’oublions pas que les frais de gestion rémunèrent un conseiller sur le long terme, alors que les droits d’entrée le rémunèrent uniquement pour la vente du produit.
Par ailleurs, attention aux gestions dites « pilotées » très souvent mises en avant par les assureurs avec des frais entre 0,2% et 1%. Cette gestion reste « collective » et ne peut s’adapter aux objectifs individuels de l’épargnant.
Fuir les offres financières restreintes ?
Au début des années 2000, les contrats d’assurances-vie étaient structurés principalement avec une offre financière restreinte de 30-40 fonds.
Progressivement, ils se sont adaptés pour faire rentrer des fonds de grandes maisons de gestion (DNCA, Rothschild, Carmignac, etc.). Cependant les contrats restent encore majoritairement « fermés » en terme d’offre financière.
Pour s’adapter à 2021, dans ce contexte de marché cher, privilégiez une offre financière importante. Votre contrat doit comporter un nombre d’OPCVM suffisant pour s’inscrire dans une stratégie de gestion d’épargne. Plusieurs centaines d’unités de compte est le strict minimum.
Mais votre contrat doit également s’adapter aux nouvelles recherches des investisseurs :
- La gestion passive via des trackers : en regardant les OPCVM de plus près, on se rend compte que sur la France par exemple, très rares sont les fonds qui surperforment le CAC 40 sur le long terme. N’est-il pas plus pertinent d’investir directement sur un tracker indexé directement sur l’indice français ?
- La gestion socialement responsable : véritable phénomène de société depuis la crise sanitaire, le monde veut consommer beaucoup plus « vert ». Selon une étude Amundi, 49% des épargnants souhaitent donner du sens à leur épargne. La règlementation française commence à évoluer avec la loi Pacte puisque les contrats d’assurance-vie devront proposer un minimum d’UC vertes dans les prochaines années.
- L’option titres vifs est-elle à terme inévitable ? Pour le moment réservée aux contrats avec un ticket d’entrée plus important, investir en titres vifs peut être une solution pour conserver des valeurs solides sur le long terme. Les assurances-vie ouvrent de plus en plus cette possibilité, en restreignant toutefois la liste des valeurs éligibles.
Faut-il regarder son contrat tous les jours ?
Le critère le plus important de votre allocation en 2021 est le temps. Espérer obtenir en quelques semaines ou quelques mois des performances intéressantes n’est pas raisonnable.
Une bonne gestion d’épargne se traduit aujourd’hui par de la diversification d’actifs, une approche en adéquation avec les horizons de placement de l’épargnant et un suivi régulier de sa stratégie. Quand on parle stratégie, on ne parle pas du résultat en lui-même, mais des possibilités pour l’atteindre.
Par exemple, les obligations ont été plébiscitées pendant des années pour leur faible volatilité et un rendement avoisinant les 2-3%. Mais stratégiquement, leur choix n’est plus aussi évident en 2021 avec la crainte de l’inflation et une remontée des taux d’intérêt.