Comment investir des liquidités dans l’attente d’un projet à venir ?

Comment investir des liquidités dans l’attente d’un projet à venir ?

Dans la période actuelle, les niveaux d’épargne en France n’ont jamais été aussi élevés. Mais entre l’inflation, les frais de compte et les taux d’intérêt négatifs, les épargnants recherchent des solutions pour placer leurs liquidités en limitant la prise de risques.

Les projets ayant été mis en stand-by pendant la période Covid, nous avons souvent des questions sur la manière de placer des liquidités à court-moyen terme. Avant toute prise de décision, il convient de bien déterminer ce qui ne doit pas être mis en place et l’horizon de votre projet.

 

Un projet à court ou moyen terme ? Les actifs à bannir

Des actifs peuvent paraître attrayants sur le papier mais compte tenu de leur faible liquidité, risquent de vous bloquer dans votre projet :

  • Le Private equity ou capital investissement: pour diversifier votre patrimoine, cela peut être un excellent placement pour rechercher des rendements plus attractifs. Cependant, la contrepartie de ce type de placement est un risque important (allant jusqu’à 100% du capital) sans aucune liquidité garantie.
  • L’immobilier : Il va sans dire que l’immobilier, malgré sa qualité de valeur refuge auprès des français, n’est pas du tout adapté pour placer des liquidités à court terme. Entre les frais de Notaire, la fiscalité, le prix d’achat et l’incertitude quant à l’évolution du marché immobilier, tout est présent pour être bloqué avec le placement.
  • Les SCPI: Tout comme l’immobilier, les SCPI ne sont pas un placement liquide. Ils sont adaptés pour un placement a minima de 8 ans pour trouver toute leur efficacité, avec des risques ciblés quant à la perception des loyers et une liquidité restreinte si plusieurs investisseurs souhaitaient sortir massivement en même temps.
  • Le 100% actions: Pas de miracle sur les marchés actions qui sont volatiles par excellence (principalement dans la période actuelle). Les actions peuvent être incluses à faible dose dans votre allocation d’actifs, mais ne doivent en aucun cas être prépondérantes si vous avez besoin d’une majeure partie de vos liquidités dans les prochains mois/années. Un placement actions malgré ce que l’on peut penser, s’entend sur un horizon de minimum 5 ans.
  • Le plan épargne retraite : Même si la loi Pacte a permis une sortie en cas d’achat de résidence principale, n’oublions pas que le capital sorti est lui-même imposable à votre tranche d’imposition. Vous n’avez donc eu qu’un décalage de fiscalité lorsque vous avez versé sur le PER… avec pour conséquence de bloquer l’épargne pendant la phase de constitution de votre projet.

Un projet à très court terme ? Peu de solutions existent

Il faut le rappeler de manière très claire : tout rendement comporte des risques.

Ainsi, même un placement qui paraît sans risque (avec des garanties anti moins-values, une garantie à 100% du placement en capital, etc.) a forcément des risques (la petite étoile en bas du contrat a son importance !).

Si vous avez un projet dans l’année qui vient, privilégiez les livrets A, LDD, PEL, etc.

Des actions qui paraissent alléchantes, SCPI, ou autres placements ciblés ci-dessus, sont dangereux, et un retournement de marché pourrait remettre en cause votre projet à court terme.

Quid des fonds euros de l’assurance vie ? En fonction de la somme, c’est discutable. Sur une faible somme, pourquoi pas. Cependant n’oubliez pas que l’assureur a des gardes fous contre les retraits massifs :

  • En cas de faillite de l’assureur, vous n’êtes assuré qu’à hauteur de 70 000€ par client et par établissement.
  • En cas de difficultés avérées, la loi Sapin II prévoit que l’assureur peut demander au Haut Conseil de Stabilité Financière de différer les achats sur ses contrats jusqu’à 6 mois.

Pour un rendement de l’ordre de 1% en 2020 (soit un peu moins de 0,85% après prélèvements sociaux !), le jeu en vaut-il la chandelle ? N’oublions pas que l’assurance-vie subit par ailleurs des frais importants. Il convient donc de regarder que vous ne subissez pas de frais d’entrée (sous peine de réduire à néant tout espoir de gain à court terme).

Un projet à horizon 3-5 ans ?

Pas de miracle, mais l’horizon de placement élargit légèrement les perspectives d’investissement.

Quelques supports trouvent leur intérêt :

  • Des produits structurés selon l’horizon de placement. Plusieurs types existent : les produits sur indice composite, sur actions en direct, sur indice simple, en mono, worst-of, etc. Pour investir dans ce type de produit, il est indispensable d’en connaître absolument tous les détails (banque émettrice, sous-jacent, détention, fonctionnement, échéances, etc.).
  • Une gestion défensive sur 3-4 ans. Cela a du sens, mais ne doit pas concerner 100% des sommes. En effet, vous devez être capable de supporter financièrement un retournement de marché (comme cela a été le cas par exemple en mars dernier).
  • L’assurance-vie : Une gestion avec un mixte Fonds Euros / UC peut vous permettre d’espérer des rendements de 2 ou 2,5% par an nets de frais sur un profil défensif, en acceptant néanmoins des fluctuations.
  • L’assurance-vie sous supervision luxembourgeoise : Pour des montants plus importants, généralement supérieurs à 125 000€, l’assurance-vie au Luxembourg prévoit des mécanismes de protection des épargnants qui viennent vous protéger en cas de faillite de l’assureur (voir en ce sens : https://www.wagram-patrimoine.com/blog/prevoyance/assurance-vie-ouvrir-un-contrat-francais-ou-luxembourgeois/). Par ailleurs, la loi Sapin II évoquée ci-dessus ne s’applique pas. Attention tout de même, ces contrats sont investis en UC à 100%. Une gestion conseillée par un professionnel du patrimoine est à privilégier.

 

En conclusion, cet article n’a pas pour objectif de vous dévoiler des solutions miracles, mais de vous éclairer sur les possibilités complémentaires qui s’offrent à vous. Sur un horizon de moins de 3 ans, oubliez les placements à base d’actions et d’immobilier. Au-delà de 3 ans, faites un point sur ce qui doit réellement être disponible, sur la part de risques qui ne remet pas en cause votre projet et sur votre objectif de rendement.

Le Brexit

Brexit : les questions à se poser pour son retour en France

Qu’est-ce que le régime des impatriés et qui peut en bénéficier ?

Le régime des impatriés est un régime fiscal permettant de bénéficier de mesures temporaires partielles d’exonération d’impôt sur le revenu. Il s’adresse à toute personne (dirigeants et salariés) destinée à occuper un emploi, pendant une période déterminée (cf. article 155 B du CGI et arrêt de la Cour d’appel de Versailles de novembre 2017), dans une entreprise située en France, à la double condition d’être résident fiscal français à la date de prise de fonction en France et de ne pas avoir été résident fiscal en France pendant au moins cinq années civiles consécutives.
Les personnes venues exercer de leur propre gré un emploi en France ou les personnes ayant déjà établi leur domicile en France au moment du recrutement, ne sont pas éligibles au régime d’impatriation.

Les mesures d’assouplissement prévues au Projet de Loi de Finances 2019 

Les salariés ou mandataires prenant leurs fonctions en France à partir du 16 novembre 2018 à l’occasion d’une mobilité intragroupe, pourraient bénéficier d’une exonération forfaitaire de 30% sur les suppléments de rémunération perçus à compter de 2019.

Cet assouplissement vient en remplacement des options du plafonnement global et du plafonnement sur la part de la rémunération correspondant à l’activité pratiquée à l’étranger.

Un régime d’exonération équivalent s’appliquerait aux excédents de rémunération, directement rattachés à la pratique d’une activité en France, perçus par les personnes directement embauchées à l’étranger par une entreprise située en France ou appelées par une entreprise étrangère auprès d’une entreprise située en France.

Dans les deux cas, l’exonération s’appliquerait soit sur le montant réel de la prime d’impatriation, soit, au choix du contribuable, sur 30% de la rémunération nette totale, pour les rémunérations perçues à compter du 1er janvier 2019 aux personnes ayant pris leur fonction en France à partir du 16 novembre 2018.

Une application de cette mesure avait été adoptée par les députés pour les rémunérations obtenues à compter de 2020.

Le Sénat a adopté cet amendement, qui étend cette disposition à un nouvel article, pour les rémunérations reçues dès 2019.

Puis-je bénéficier du régime si je rentre en France et que mon conjoint et mes enfants restent temporairement hors de France ?

Il est admis par l’administration fiscale que si l’un des époux est amené à revenir en France, et que le reste de la famille est contraint de rester quelques mois supplémentaires en Angleterre pour diverses raisons (ex. : achèvement de l’année scolaire de l’enfant). Le foyer peut, sous certaines conditions et dans un délai raisonnable entre la prise de fonction du salarié dans l’entreprise et l’installation de son foyer en France, bénéficier du régime des impatriés.

Le cas échéant, si la date d’installation de la famille devait avoir lieu au-delà de la fin de l’année civile de la prise de fonctions de l’impatrié, le bénéfice du régime serait conservé et son application reportée à l’année de domiciliation définitive du foyer.

Comment définit-on la résidence fiscale ?

La notion de résidence fiscale est déterminante dans l’application des dispositions de la convention, et se définit avant tout au regard de la législation nationale de chacun des pays. Il peut arriver qu’un contribuable soit qualifié de résident fiscal au regard des législations des deux pays, auquel cas s’appliqueront les dispositions de la convention fiscale bilatérale

Article 4B-1 du CGI

C’est l’article 4 B-1 du Code général des impôts qui régit la notion de résidence fiscale en France. Celui-ci présente les critères du domicile fiscal que sont :

  • Le lieu du foyer fiscal,
  • de l’activité professionnelle,
  • du centre des intérêts économiques.

Il suffit de remplir un seul des critères ci-dessus afin d’être considéré comme résident fiscal français au sens du droit interne.

Néanmoins, afin de bénéficier du régime des impatriés, il conviendra d’être dans l’un des deux premiers cas mentionnés ci-avant. A défaut, le régime des impatriés ne sera pas applicable.

Au niveau patrimonial :

Suis-je concerné par l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) ? Puis-je bénéficier d’une exonération et si oui dans quelles conditions ?

Toute personne, bénéficiant ou non du statut des impatriés, et ayant résidé pendant au moins cinq années civiles hors de France, peut bénéficier d’une exonération d’IFI pendant les cinq années suivant sa prise de fonction en France, sur l’ensemble des biens immobiliers détenus hors de France.  A l’issue de cette période, les contribuables seront imposés à l’IFI sur les biens immobiliers détenus en France et à l’étranger, sous réserve que la valeur nette du patrimoine immobilier excède 1,3 millions d’euros, après application des abattements éventuels.

Mes contrats souscrits localement sont-ils transférables ?

Les contrats ouverts localement ne sont pas tous transférables en France et il conviendra d’analyser au cas par cas les conditions générales de ces contrats. Le cas échéant, il pourrait être plus judicieux d’ouvrir de nouvelles enveloppes en France.

Comment puis-je investir en France ?

Des dispositifs immobiliers sont-ils adaptés pour un non-résident ou un impatrié ?

Il existe des dispositifs immobiliers particulièrement adaptés aux non-résidents. C’est le cas notamment de la Location Meublée Non Professionnelle (LMNP), qui bénéficie d’un cadre fiscal avantageux. 
En effet, contrairement à la location nue dont les loyers sont fiscalisés dans la catégorie des revenus fonciers, les revenus issus de la location meublée sont des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). A ce titre, le propriétaire-bailleur a la possibilité d’amortir son bien immobilier (hors quote-part du terrain) et les meubles, charges calculées (et donc non décaissées) lui permettant de neutraliser la fiscalité des loyers perçus.  
Autre intérêt : il est possible d’investir au travers d’un bail commercial. Dans ce cas, le bien est loué directement à un exploitant professionnel, qui prend en charge la location et l’entretien (hors gros travaux) et s’engage sur la durée à verser un loyer indexé, quelle que soit l’occupation du logement. L’investisseur récupère également la TVA, réglée lors de l’acquisition (définitivement acquise fiscalement au bout de 20 ans, à raison de 5%/an). 

Existe-t-il des solutions de placement moyen terme avec des Taux de Rendement Interne (TRI) élevés et un couple rendement-risque attractif ?

Certaines opérations présentent un couple rendement-risque particulièrement attractif. Il est en effet possible, pour des particuliers, d’accéder ponctuellement à des opérations de taille «institutionnelle». Les tickets d’entrée peuvent être plus élevés que sur des investissements « classiques » mais cela permet d’offrir aux privés la possibilité de se positionner sur des « deals » à TRI élevés aux côtés de fonds d’investissements et de professionnels de l’immobilier commercial.

Pour ces placements, certains modes de détention seront à privilégier en fonction des objectifs et de la fiscalité des revenus. Selon les cas, pourront être utilisés le compte titres, l’assurance-vie luxembourgeoise, le holding personnel à l’IS… 
Evidemment, de hauts rendements ne pouvant s’entendre avec un risque nul, il conviendra de s’assurer au préalable que ces stratégies sont adaptées à votre profil d’investisseur.

Exit Tax : De quoi dois-je m’assurer lors de mon retour ? Y a-t-il des régularisations à prévoir ?

Il est important, lors de votre retour, de vous assurer que vous avez fait le suivi nécessaire concernant « l’Exit Tax », que vous avez payé l’impôt sur les plus-values réalisées alors que vous étiez à l’étranger et que tout est à jour auprès de l’administration. Dans le cas contraire, des régularisations peuvent être à prévoir…

Déclarations de revenus post retour en France et compte ou contrat d’assurance-vie ouvert à l’étranger

Attention, dans le contexte de lutte contre la fraude, à bien déclarer l’ensemble des comptes bancaires et contrats d’assurance-vie détenus à l’étranger pour éviter les amendes pour détention d’un compte ou contrat à l’étranger et surtout la prescription décennale sur les avoirs détenus à l’étranger et non déclarés.

Vous êtes sur le point de revenir en France ? Certaines démarches sont nécessaires, qu’elles soient administratives, fiscales, ou patrimoniales. Un accompagnement personnalisé est nécessaire avant la mise en place de toute opération. 

L’immobilier, un actif résilient face à la crise

L’immobilier, un actif résilient face à la crise

La crise que nous traversons actuellement, liée au Coronavirus, indépendamment de ses effets sur la population, affecte l’économie au niveau mondial, de manière rapide et inédite.

Nous avons déjà connu des crises par le passé mais rarement aussi globales et nécessitant des mesures aussi rapides et aussi impactantes. Les Etats en prennent désormais la mesure, et des décisions fortes (Chine, Italie, …) sont prises pour tenter d’en limiter la propagation et les effets. Le président de la république a annoncé plusieurs mesures d’aides massives aux entreprises, tandis que la BCE lance un programme d’urgence de 750 milliards d’euros. L’objectif affiché est clair : limiter les effets dévastateurs de la crise du coronavirus sur l’économie et les marchés européens, pour mieux accompagner la reprise qui s’en suivra.

Notre expérience, aux côtés de nos partenaires et clients, nous permet de ne pas céder à un vent de panique mais de privilégier une approche moyen/long terme et lucide, fondamentale dans cette période trouble. Notre rôle, loin de subir cette situation très conjoncturelle, consiste aussi à prévoir et anticiper les défis annoncés par cette crise, sanitaire à l’origine mais depuis quelques jours à la fois économique et financière, et d’accompagner au mieux nos clients dans ce contexte.

Défi n°1 : nous adapter à un ralentissement économique conjoncturel

Nous le constatons déjà, l’activité économique est fortement touchée dans certains secteurs et le gouvernement a déjà pris des mesures en faveur des entreprises, concernant notamment les charges sociales et les impôts. Cette situation impacte des pans entiers de l’économie et a déjà des effets terribles dans la sphère financière. Le secteur de l’immobilier au global ne sera pas épargné : les chantiers de construction seront bloqués, les approvisionnements aussi et le travail des exploitants et des promoteurs va être bouleversé pendant la durée de cette crise. 

Défi n°2 : relancer l’économie

Une fois passée la pandémie (sous quel délai ?), le 2ème défi majeur sera de relever l’économie.

Quel autre choix qu’un plan de relance par l’Etat et la BCE, qui fera la part belle aux facilités de financement et assurera la liquidité ?

Nous anticipons un assouplissement général du crédit et de nouvelles mesures d’incitations pour soutenir l’investissement. Une telle crise laissera néanmoins des traces et le monde de demain sera différent de l’actuel…

L’immobilier d’investissement

Evidemment certains secteurs seront touchés : les opérateurs de résidences pour étudiants, de résidences de tourisme de loisirs et de tourisme d’affaires vont connaitre un creux d’activité à l’instar du reste de l’ensemble de l’économie.

Sur le volet touristique, que ce soit pour les vacanciers comme pour les cadres en déplacement, les réservations sont évidemment en forte baisse actuellement. A court terme, tout comme pour le marché étudiant qui va subir les fermetures d’écoles et d’universités, des décalages ou des suspensions de loyers pour cas de force majeure seront très probablement à envisager afin de préserver la santé financière des exploitants. Il s’agit clairement d’une problématique temporaire, dans un contexte exceptionnel, qu’il convient de replacer sur le long terme pour les propriétaires. Les actifs acquis garderont leur résistance patrimoniale dans le temps et resteront en tout état de cause moins volatiles que les produits financiers actuellement.  

L’immobilier, plus que jamais en période de crise, conserve tout son caractère résilient. Les éventuels décalages de loyer à anticiper aujourd’hui ne remettent en cause ni le modèle de gestion, ni le niveau des loyers prévu initialement et encore moins le caractère protecteur du sous-jacent. Quoi qu’il arrive dans les prochaines semaines, nos jeunes continueront d’étudier, nous repartirons en vacances et nos ainés devront trouver des solutions d’hébergement adaptées.

Ainsi, qu’ils s’agisse d’immobilier d’habitation classique ou d’immobilier géré en résidences services, dès lors que les objectifs de création de revenus futurs, de développement patrimonial ou de protection familiale restent inchangés, les fondamentaux demeurent sains :

  • les rendements locatifs sont compétitifs,
  • les taux sont bas,
  • l’immobilier reste un actif réel et tangible 
  • et la baisse des pensions des régimes obligatoires de retraite crée un besoin de revenus complémentaires, qu’il faut anticiper.

Inutile dans ce contexte de parler de la notion de «valeur refuge» de la pierre.