Quelles stratégies pour réduire son IFI ?

Quelles stratégies pour réduire son IFI ?

L’IFI (ou impôt sur la fortune) a remplacé l’ISF en 2018 en supprimant notamment les actifs financiers de la base taxable. Mais malgré tout, cet impôt peut être important si vous avez créé un patrimoine immobilier important il y a quelques années. En outre, l’IFI qui s’élève à minimum 0,5% du patrimoine et peut monter jusqu’à 1,5%, vient réduire la rentabilité de futures opérations.

Certaines stratégies peuvent cependant être pertinentes pour venir optimiser cet impôt.

Vendre une partie de son patrimoine immobilier : la solution simple mais difficilement substituable

La première réponse à l’IFI serait de vendre une partie de son patrimoine immobilier pour arbitrer sur des actifs financiers. En théorie oui… mais la réponse n’est pas si évidente.

Si vous avez investi dans la pierre depuis longtemps, la raison est sans doute que vous recherchiez des revenus complémentaires pour maintenir votre train de vie à la retraite.

Compte tenu de la faible rémunération des actifs sans risque en épargne, le meilleur arbitrage est-il vraiment de vendre son immobilier pour gagner entre 0,5 et 1,5% de rentabilité en plus ? La question n’est pas simple. L’immobilier reste une valeur prisée par les français, avec un couple rendement/risque plus optimisé.

Il est compliqué de trouver un actif qui aura la même récurrence de revenus et qui pourra vous procurer une rentabilité similaire. Par ailleurs, cela ne règlera pas le problème un peu plus lointain de la transmission patrimoniale. 

Cependant, selon les montants en jeu, une redirection vers des actifs financiers de rendement peut être pertinente, sous réserve d’accepter une fluctuation du capital en fonction de votre profil de risque.

Donner l’usufruit temporaire d’un bien : une alternative de revenus pour son enfant

La donation d’usufruit temporaire permet de donner le droit d’usage et de perception des revenus d’un bien à une personne, le plus souvent un enfant (mais la liste n’est pas limitative). L’usufruitier est seul redevable de l’IFI. Ainsi en donnant un usufruit temporaire (par exemple pendant la durée des études), vous sortez le bien de votre assiette taxable.

Voici une situation standard : vous avez un enfant de 18 ans qui va démarrer ses études supérieures dans une autre ville. Vous pouvez soit lui donner régulièrement une pension alimentaire pour les charges courantes et le loyer, soit lui donner l’usufruit temporaire d’un bien. Dans ce second cas, votre enfant aura un bien immobilier en jouissance pendant une durée déterminée, qui lui générera un revenu complémentaire ou un logement pour ses études. Fiscalement, la donation va être optimisée, puisque l’usufruit est valorisé fiscalement à 23% de la valeur vénale par période de 10 ans.

Exemple : Vous donnez un usufruit de 10 ans sur un bien d’une valeur de 300 000€ qui génère 9000e de loyers annuels. Ce bien est taxé à votre IFI à 1% annuel (soit 3000€). L’usufruit étant donné pour 10 ans, sa valeur fiscale est de 300 000€ x 23% = 69 000€.

Votre enfant bénéficie d’un abattement de 100 000€ tous les 15 ans. La donation n’entraîne aucun droit et vous réalisez un gain d’IFI annuel de 3000€ pendant la durée de l’usufruit.

La vente à soi-même : une solution patrimoniale pour réduire l’assiette IFI et transmettre son patrimoine

La création de dettes bancaires sur votre immobilier est susceptible de réduire la base taxable à l’IFI. Dans la majorité des cas, votre patrimoine immobilier est financé grâce au crédit et il n’est déclaré dans l’assiette taxable que pour sa valeur nette. Lorsque vos crédits sont intégralement remboursés sur un bien, il est possible de lever à nouveau de la dette en le vendant à soi-même via une société.

Concrètement, il s’agit de créer une SCI à l’IS ou SARL de famille si vous faites de la location meublée. Cette holding patrimoniale est transmise via une donation partage en nue-propriété à vos enfants (vous ne conservez donc que l’usufruit pour percevoir votre rente complémentaire). La SCI ou SARL va acquérir le patrimoine immobilier de rendement. Cette acquisition entraîne l’imposition immédiate à la plus-value. La société étant complètement endettée, sa situation nette sera quasi-nulle. La valeur taxable à l’IFI est donc optimisée pendant quelques années.

Cette technique d’OBO ou d’Owner buy out (achat à soi-même) peut être financée en général auprès de banques privées ou en nantissant des actifs financiers. Il est par ailleurs possible d’hypothéquer son patrimoine pour partie (la banque peut retenir 40 à 65% des actifs immobiliers et apporter le reste en cash).

Nos clients nous sollicitent régulièrement pour ces montages qui nécessitent une expertise juridique et fiscale.

En vendant à soi-même, vous dégagez bien entendu des liquidités, qui peuvent soit remplacer vos revenus actuels, soit faire l’objet d’une transmission plus immédiate, notamment en assurance-vie avant 70 ans ou contrat de capitalisation démembré après 70 ans.  Attention aux crédits In Fine qui ont été revus par l’administration fiscale. La loi de finances 2019 a modifié les règles d’évaluation pour l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) des titres de sociétés au passif desquelles figurent des emprunts in fine. Ces emprunts ne peuvent être déduits en totalité au passif. Ils doivent faire l’objet d’un amortissement linéaire sur la durée de l’emprunt.

Ainsi, vous réduisez chaque année le capital restant dû de la somme qui devrait être payée si vous étiez sur un crédit amortissable.

Maximiser son plafonnement de l’IFI

Si vous ne vous versez plus de revenus après un OBO mais jouissez exclusivement du capital issu de la vente, votre revenu imposable empêchera une trop forte imposition à l’IFI. En effet le montant total de vos impôts ne doit pas dépasser 75% de vos revenus perçus. Si vous ne faites que de la consommation de capital emprunté sans vous verser de loyers (qui restent dans la SCI à l’IS par exemple), alors vous n’êtes plus imposable à l’IFI.

Cette stratégie de plafonnement est la raison pour laquelle de nombreux contribuables recourent à la technique du crédit lombard, qui consiste à effectuer un découvert patrimonial sur ses actifs financiers.

Bien entendu, avant de mettre en place une des solutions vues précédemment, un bilan patrimonial réalisé par un professionnel est indispensable. La réduction de l’IFI ne doit pas être le seul facteur motivant. La stratégie doit s’accompagner d’une optimisation de la retraite et de la transmission pour être efficace.

Remboursement et réduction

Le remboursement de vos réductions et crédits d’impôt

Quelles sont les réductions et crédits d’impôts concernés? (liste non exhaustive)

  • Réductions d’impôt pour investissements immobiliers : Pinel, Duflot, Censi-Bouvard, Scellier, Girardin logement, etc
  • Emploi à domicile
  • Crédit d’impôt pour frais de garde
  • Crédit d’impôt de cotisations syndicales
  • Réduction d’impôt pour les dépenses liées à la dépendance
  • Réduction d’impôt pour les dons aux œuvres et partis politiques

Comment est remboursée ma réduction d’impôt?

Vous avez déjà perçu une réduction d’impôt en 2018 au titre de 2017 et en bénéficiez à nouveau en 2019 au titre de 2018 :

Vous n’avez pas perçu de réduction d’impôt en 2018 au titre de 2017 et en bénéficiez pour la première fois en 2019 au titre de 2018 :

Si vous avez mis en place une réduction « one shot » type Girardin industriel, vous la récupérez en totalité à partir du 24 juillet (schéma n°2) puisque ce dispositif n’est pas concerné par l’avance des 60 %. 

Il se peut que vous ayez eu un trop perçu en janvier. Dans ce cas, il y aura une régularisation à effectuer. En effet, pour la première année de mise en place de cet acompte, l’administration fiscale s’est basée sur la réduction d’IR perçue au titre de 2018. Entre temps, vous avez peut-être diminué la dépense ouvrant droit à l’avantage fiscal. 

Prenons un exemple : en 2017, vous aviez une dépense de 5 000 € au titre d’un salarié à domicile mais en 2018, la dépense devient 4 000 €.

Le tableau ci-dessous vous montre l’incidence de la mesure :

Pas de panique pour l’année prochaine, l’administration fiscale va instaurer dès l’automne un système de déclaration du futur montant d’acompte à verser auquel vous pourrez accéder depuis l’espace « Gérer mon prélèvement à la source ». 

Et après? 

Il n’est pas trop tard pour mettre en place vos réductions d’impôt pour l’année 2019. 

Pour rappel, vous bénéficiez d’un plafond des niches fiscales à 10 000 € incluant les réductions d’impôt citées ci-dessus. 

En cas d’investissement Outre-Mer ou dans les SOFICA, le plafond est porté à 18 000 €. 

Par ailleurs, l’épargne retraite ou les dons à des associations ne rentrent pas dans ces plafonds. Les plans d’épargne vont eux aussi avoir droit à une mise à jour puisque la loi Pacte entrée en vigueur récemment a modernisé ces contrats, en incluant notamment des possibilités de sortie anticipée plus attractives.

Impôts 2020

Impôts 2020 : la déclaration de revenus est reportée de onze jours

La crise sanitaire que traverse le pays a des répercussions sur le calendrier fiscal des contribuables. Initialement prévue le 9 avril 2020, l’ouverture du service de télédéclaration est reportée au 20 avril.

Du fait d’un lancement retardé, le calendrier est modifié en conséquence.

Depuis l’année dernière, la déclaration de revenus en ligne est obligatoire quel que soit le niveau de revenus du contribuable. Dans le contexte actuel, l’accomplissement des démarches en ligne s’avère être la solution la plus adaptée.

Mais pas de panique si vous ne savez pas comment vous y prendre ou si vous n’avez pas d’accès Internet, le fisc vous autorise à renvoyer votre déclaration de revenus papier qui devrait arriver dans les boîtes aux lettres quasiment en même temps que l’ouverture du site (à condition d’avoir réalisé une déclaration papier en 2019).

Comme l’année dernière, les dates limites pour télédéclarer vos revenus varient selon votre département de résidence.

Calendrier par département

  • jeudi 4 juin 2020 à 23h59 : date limite pour les habitants des départements numérotés de 01 à 19 et non résidents ;
  • lundi 8 juin 2020 à 23h59 : date limite pour les habitants des départements numérotés de 20 à 54 ;
  • jeudi 11 juin 2020 à 23h59 : date limite pour les habitants des départements numérotés de 55 à 976.

Les nouveautés de 2020

La déclaration automatique de revenus qui sera expérimentée pour la première fois cette année, devrait faciliter la tâche d’un bon nombre de contribuables. 

Si tous les éléments préremplis sur votre déclaration de revenus sont corrects, théoriquement vous n’avez rien à faire. Nous vous conseillons tout de même de vous connecter à votre espace afin de vérifier les données enregistrées. En revanche, si vous avez des choses à modifier, ou à ajouter comme un crédit d’impôt, il vous faudra faire votre déclaration de revenus en respectant le calendrier applicable à votre zone de résidence. 

Coronavirus : comment réduire votre impôt en cas de perte de revenus

Si vous subissez une perte de revenus, en contrepartie, grâce à la mise en place du prélèvement à la source, vous pouvez aussi réduire vos impôts. Explications.

Depuis la mise en place du prélèvement à la source, en janvier 2019, l’impôt est pris directement lors du versement des salaires, indemnités chômage, pensions de retraite etc. Un taux, déterminé par l’administration fiscale (sauf exceptions), est appliqué à votre revenu ce qui réduit d’autant le montant net versé sur votre compte bancaire par votre employeur (ou autre).

Cela signifie que si votre salaire baisse, le montant de l’impôt automatiquement prélevé diminue aussi. Dans l’ancien système, votre mensualité (si vous étiez mensualisé) n’aurait pas bougé avant au moins un an.

Dans le cas où la perte de revenus est totale, l’impôt à payer tombe même à zéro.

Au-delà de cet effet automatique, il est possible de demander à l’administration fiscale d’ajuster votre taux de prélèvement à la hausse comme à la baisse si votre situation a changé. Si vous souhaitez opter pour un taux neutre ou individualisé, profitez de votre déclaration de revenus pour en informer le fisc. 

Des conditions à respecter

Via votre espace particulier sur le site impôts.gouv vous pouvez signaler une baisse de revenus.

Avant de vous lancer, vérifiez tout de même que vous pourrez bel et bien bénéficier d’une baisse de votre taux de prélèvement. Plusieurs conditions doivent en effet être réunies.

D’abord, le fisc ne procédera à un ajustement à la baisse que si cette baisse est au minimum de 10%.

Ensuite, gardez en tête que Bercy ne connait pour le moment que vos revenus… 2018. Votre taux actuel est donc basé sur vos salaires d’il y a deux ans. Il faut ainsi que la baisse que vous anticipez fasse tomber vos revenus 2020 significativement sous ceux de 2018 pour que l’opération se traduise par une baisse d’impôts.

Enfin, il peut être compliqué d’estimer sa baisse de revenu sur l’ensemble de l’année 2020. Or c’est justement ce chiffre qui vous sera demandé par l’administration. Si les revenus de l’année précédente ne sont pas connus par ses services – ce qui est le cas actuellement – elle vous demandera aussi de les déclarer.

À savoir : une fois votre déclaration de variation de revenus réalisée, l’application du nouveau taux devrait être effective dans un délai de deux mois maximum.

Notre conseil

Selon votre situation, il peut être plus intéressant d’attendre au moins d’avoir déclaré vos revenus 2019 avant de vous lancer dans une demande de modification de taux, l’administration connaîtra ainsi vos revenus de l’année précédente.

En cas de hausse de rémunération entre 2018 et 2019, l’idée peut aussi être, a minima, d’empêcher une hausse de taux en août ou septembre prochain.